Terrible noyade en Loire le 03 juillet 1899

Publié le par Juloz

 En parcourant le site Retronews pour retrouver un article de presse précis sur un individu habitant Paris, je suis tombé par hasard sur celui-ci paru dans "Le Petit Bleu de Paris" le 04 juillet 1899 et qui a retenu mon attention car mentionnant un accident en Loire à Nantes :

 

Les faits ont en fait eu lieu sur la commune de Frossay, au lieu-dit la Roche du hameau du Migron, dans cette région de marais du pays de Retz.

source : Clément Bucco-Lechat, CC BY-SA 3.0

 Ils ont eu exactement lieu sur un bras de Loire jouxtant le canal de la Martinière, alors opérationnel depuis 1892 après 10 ans de travaux acharnés.
Les plans suivants donnent une idée de ce qu'étaient les environs à différents époques

sources : geoportail


Le courant est fort car le fleuve subit les marées de l'Atlantique, l'estuaire n'étant qu'à quelques kilomètres.
Le pont n'existant pas encore, il fallait un bateau pour se rendre sur l'Île de La Maréchale.
La Loire, avec ses bras à sec à marée basse mais submersibles à marée haute, n'était pas encore canalisée comme aujourd'hui et restait un fleuve sauvage.

Extrait du plan cadastral - 1914 (source : AD 44 - 1 Fi 21/19)

 

Les Roches et le pont à gauche enjambant canal de la Martinière (source : Google StreetView)

 

Le canal de la Martinière à gauche et l'ancien bras de Loire à droite (source : Google StreetView)

 

Les Roches à gauche, l'ancien bras de Loire au centre et les prés inondables de Île de La Maréchale à droite (source : Google StreetView)

 

Grâce à la mise en ligne par les Archives Départementales de Loire-Atlantique, j'ai pu retrouver des articles plus détaillés sur les circonstances de l'accident :

Le Phare de Loire - 05 juillet 1899

 

Le Phare de Loire - 06 juillet 1899

 

Le Nouvelliste de l'Ouest - 05 juillet 1899

 

Sur le même site, on retrouve les actes de décès des victimes, établis le 07 juillet 1899 par Jean BONNAMY, jardinier de 53 ans, et Honoré VALLÉE, tisserand, tous les deux habitants le village et devant bien connaître toutes les familles des disparus.
Les actes se suivent, du numéro 22 au numéro 29.
Sur les 9 victimes, seules 8 seront retrouvées "flottant en Loire" sur le territoire de la commune :


Le Nouvelliste de l'Ouest donne des détails sur la suite du naufrage dans son édition du 10 juillet 1899, notamment sur les survivants (mal en point) ainsi que les obsèques des victimes et de la tristesse de la population :

Contrairement à ce que dit ce journal, il s'agit bien du corps du jeune Joseph BONHOMMEAU et nom de Louis MERLET qui ne sera retrouvé que 6 jours plus tard devant La Ramée en aval du fleuve, preuve que les courants sont terribles dans l'estuaire !

Extrait du plan cadastral - 1914 (source : AD 44 - 1 Fi 21/19)

Bien que le cadavre du jeune garçon ne soit découvert devant La Ramée (faisant partie de la commune de Saint-Viaud), l'acte de décès sera rédigé dans le registre des décès de la commune de Paimboeuf :

 

Publié dans Histoire

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