O comme...Obernheim Kirchenarnbach - Challenge AZ 2015

Publié le par Juloz

comme...Obernheim Kirchenarnbach
 

Prononcez : "o -bèr - n'aille - meuh - kir - cheun - arn - bar"

Ce village, situé entre Zweibrücken et Kaiserslautern, est, de nos jours, une municipalité du Verbandsgemeinde Wallhalben, dans l'arrondissement du Palatinat-Sud-Ouest dans le land de Rhénanie Palatinat (sud-ouest de l'Allemagne) :

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"Obernheim" signifie "Terre des OBERON", une ancienne famille noble franque, et "Kirchenarnbach" "l'église près de l'Arnbach", la rivière qui coule dans la petite vallée.
Obernheim et Kirchenarnbach étaient situées en Cisrhénanie, une multitude d'Etats, membres du Saint Empire Germanique, sous la domination des barons de Sickingen, une très ancienne famille aristocratique
.

On retrouve d'ailleurs leur blason (de sable à cinq besants d'argent)

Source : L'Alsace noble suivie de Le Livre du patriciat de Strasbourg, par Ernest Lehr, Paris : Berger-Levrault, 1870.

sur celui de la ville

En 1794, les français occupent la ville et toute la région dans le contexte des guerres révolutionnaires.
Elle passe sous contrôle définitif de la France par la création du Département du Mont-Tonnerre en 1798 jusqu'à la
défaite de Napoléon 1er en 1814
.

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C'est le berceau de ma famille allemande dont j'ai parlé hier dans mon post sur les nationalités.
Ma trisaïeule Regina EMPEL (sosa 37) y est née le 16 septembre 1835, fille de Konrad EMPEL (1804-1846), horloger, marié le 25 juin 1834 avec Katarina LEICHNER (1804 - † inconnue). L'orthographe de LEICHNER peut changer en LECHNER, LEGNER ou LEGNAR.

La première fois que j'ai vu ce nom, c'est sur l'acte de décès de Regina, le 25 mai 1905 à COURBEVOIE (Hauts de Seine), obtenu dans les années 90 après une demande par courrier à la mairie :

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Il est noté "née à Oberheim Kirchen (Bavière)". Passionné par la géographie, j'ai cherché ce lieu en vain dans les atlas que j'avais à disposition chez moi et à l'école (ah !, les fameuses encyclopédies en 15 volumes du CDI du lycée...) ce fameux village de Bavière et je ne l'ai jamais trouvé.
Il a fallu attendre les années 2000 et que le Roi Internet s'offre à moi, grâce au prince Google, pour qu'il me donne enfin la solution !
=> Obernheim Kirchenarnbach se trouvait donc à l'époque en Palatinat rhénan, territoire créé après la cession de la majeure partie du département de Mont-Tonnerre et d'une partie de la Sarre par l'Autriche au Royaume de Bavière en 1816 par le Traîté de Munich !


« Coat of arms of Bavaria » par Freistaat Bayern — Bayerisches Staatsministerium für Unterricht und Kultus: G8. Das neue Gymnasium in Bayern (PDF-Broschüre). Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons
Armoiries de la Bavière

 


Regina EMPEL a quitté sa région natale après le décès de son premier mari Adam DEER (ou DOER) entre 1859 et 1860. Elle se dirige alors, comme beaucoup d'allemands fuyant la misère, pour la région parisienne où travail et salaires plus importants sont de mise.
Elle a certainement trouvé un emploi de domestique, avant de rencontrer Pierre PARRET avec qui elle se marie en secondes noces en août 1866 à Paris.
Entre temps, sa mère Katarina LEICHNER, et la famille de sa soeur Margaretha (Marguerite) EMPEL, née le 2 avril 1831 à OBERHAUSEN AN DER NAHE,
terrassière puis domestique, avec Daniel BACHER, né le 7 février 1826 à HUTSCHENHAUSEN, terrassier, étaient déjà partis en France.

signature de Margaretha

signature de Daniel

Vers 1845, des ouvriers allemands peu qualifiés et pauvres se dirigent vers certains grands chantiers de travaux publics. Ils exercent des métiers de manœuvres, de terrassiers ou de mineurs, originaires pour beaucoup des communes d’une zone comprise entre Zweibrûcken, Homburg et Kaizerslautern à l'ouest du Rhin. Mes ancêtres faisaient partie de cette population immigrée.
Soumis davantage aux aléas du chômage que les artisans et ouvriers qualifiés d’industrie, les terrassiers et les ouvriers allemands connaissent des conditions de vie difficiles.
La domesticité attire également beaucoup d’Allemands, essentiellement des femmes, souvent jeunes, qui exercent auprès des bourgeois et aristocrates des villes et des campagnes des activités telles que gouvernantes, cuisinières, femmes de chambre, bonnes d’enfants...
ce que feront
Regina et Margaretha.

Après la naissance en 1854 de leur fille Catherine, Daniel et Margaretha se marient à Obernheim Kirchenarnbach en 1855 ou 1856 (confusion sur la date exacte de leur mariage selon les actes d'Etat Civil allemand et français), puis quittent donc l'Allemagne et traversent la frontière française pour se rendre à JESSAINS dans l'Aube où leur fille Marguerite nait le 31 mai 1857 :

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Ils vivent ensuite à TROYES de 1859 à 1861 :

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Chose que j'ai découverte sur ce document, c'est que Katarina (Catherine) LEICHNER, la mère de Regina et Margaretha, les ait suivi en France alors que je pensais que seules ses filles avaient décidé de quitter l'Allemagne.
Et un autre mystère, la présence de Maria (Marie) EMPEL !
Qui est-elle ?
Qui est ce "ATORR" ? (orthographe certainement erronée...)
Où est née sa fille Catherine ATORR ?

 

On les retrouve ensuite un moment sur CHATILLON SUR SEINE en Côte d'Or en 1864.
De 1865 à 1870, ils résident sur CORBEIL (actuelle commune de Corbeil-Essonnes) en région parisienne.
Louise BACHER nait dans cette ville le 04 février 1869 ainsi que Jean BACHER le 12 mai 1870.

Ayant peut-être quitté l'Ile de France alors occupée par les Prussiens, fuyant la misère, le chômage et la faim, ou alors rejetés par la population locale parce qu'"allemands", le temps que les choses se calment, le recensement de 1872 les localise de nouveau à Troyes :

 

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La guerre franco-allemande de 1870/71 a des conséquences graves pour la communauté allemande à Paris.
Suite à la défaite de Sedan, les immigrés sont expulsés, leurs écoles, organisations et associations fermées et leur vie communautaire cesse d'exister. C'est l'époque où Allemands et Français deviennent "ennemis héréditaires" et la haine s'établit durablement entre eux.
Pourtant, quelques années après la guerre, le nombre d'immigrés allemands à Paris remonte et se stabilise autour de 30 000 personnes.

A compter de 1875, le couple BACHER/EMPEL vivra sur Corbeil ou Essonnes selon les années. et aura eu au total 10 enfants dont 9 naîtront en France :
- 1854 : Catherine  (WAHLHALBEN, Palatinat Rhénan, Royaume de Bavière)
- 1857 : Marguerite (JESSAINS, Aube)
- 1859 : Adolphe (TROYES, Aube)
- DCD en 1861 (TROYES, Aube)
- 1861 : Louis (TROYES, Aube)
- 1864 : Marie Lisa (CHATILLON SUR SEINE, Côte d'Or) - DCD en 1866 (CORBEIL, Essonne)
- 1865 : Marie Appoline (CORBEIL, Essonnes) - DCD en 1866 (CORBEIL, Essonne)
- 1867 : Lina (CORBEIL, Essonne)
- 1869 : Louise (EVRY, Essonne)
- 1870 : Jean (CORBEIL, Essonne)
- 1875 : Daniel (CORBEIL, Essonne)

 

On les retrouve sur les recensements de 1886 à ESSONNES et de 1891 à CORBEIL :

 

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Daniel BACHER (père) s'éteindra le 25 janvier 1894 à ESSONNES à l'âge de 67 ans :

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Margaretha lui survivra jusqu'en 1921 où elle poussera son dernier soupir le 23 janvier à CORBEIL à 89 ans. Mon AAGP Mathias PARRET et son frère Auguste PARET déclareront son décès à l'Etat Civil.

Voici quelques vues du village d'Obernheim Kirchenarnbach : trouvées sur le site meinestadt.de

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O comme...Obernheim Kirchenarnbach - Challenge AZ 2015

A demain pour la lettre "P" ! ;-)

 

* Mise à jour le 05 juillet 2015

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M
Ce qui est curieux c'est que j'ai fait une grande partie de mon service militaire à : ZWEIBRUCKEN (sic)
Répondre
J
Bis repetita ?<br /> Il n'y a jamais de hasards dans la vie...<br /> ;-)